Le grand big bang des collectivités territoriales est annoncé pour les prochains mois. Quelles collectivités territoriales vont être mangées toutes crues ? Les hyper régions vont- elles faire pâlir d’envie de pauvres départements délestés de l’action sociale au profit des communautés de communes ou d’agglomération triomphantes ? Les mairies des 36700 communes seront-elles transformées en salles des fêtes tandis que pour relancer le bâtiment on construira de nouveaux hôtels de communauté ? Nul ne le sait tant on peut lire et démontrer tout et son contraire ! Le sort des CCAS/CIAS, dont la place est bien modeste dans ce débat, est pourtant lié aux décisions qui seront prises. Nous sommes d’accord avec la nécessité de repenser l’organisation territoriale. La multiplication des CIAS en zone rurale, mais aussi dans certaines communautés d’agglomération, démontre que nos établissements ne sont pas en retard en la matière. Nous construisons depuis longtemps « le territoire pertinent de l’action sociale de proximité », un territoire à taille humaine où usagers mais aussi professionnels n’ont pas besoin de GPS pour se rencontrer. Pour autant la rationalisation des organisations et la mutualisation des services ne doivent pas avoir pour conséquence l’émergence d’un opérateur unique auquel serait confié l’ensemble de l’action sociale. Pour nos usagers la diversité des intervenants est une garantie de prise en charge adaptée. Nos établissements ont une place à part dans l’organisation territoriale. Ils sont le lien entre le monde associatif indispensable en matière d’action sociale et les élus locaux en phase directe avec les besoins de la population. Pour conserver cette spécificité qui nous place au coeur des préoccupations de nos usagers, les CCAS/CIAS vont devoir dans les prochains mois, à nouveau justifier le bien fondé de leur existence.
Denis GUIHOMAT