Le grand débat sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes est lancé. L’ANCCAS se doit d’y participer car nos CCAS sont au quotidien dans l’action auprès du public âgé. Gestionnaires de services à domicile et d’EHPAD, nous savons le grand écart permanent entre les politiques annoncées et la réalité du terrain où le maintien de la qualité des prises en charge est un enjeu permanent. Nous savons aussi combien les impératifs de gestion nous imposent des choix que nous n’approuvons pas. On parle de qualité, on parle de bientraitance mais on oublie souvent que dans ce domaine rien ne peut se faire sans un personnel qualifié, justement rémunéré et en nombre suffisant. Faut-il alors rappeler les ratios de personnel de nos EHPAD ? Doit-on redire que les prix de journée des EHPAD sont déconnectés du niveau des retraites ? Qui ne sait pas encore que nos services d’aide à domicile sont en quasi faillite ? Répondre à ce vaste défi nécessite à l’évidence de dégager des moyens nouveaux importants. Il ne nous appartient pas de proposer tel mode de financement plutôt que tel autre. C’est là un débat qui incombe légitimement à nos élus locaux et nationaux. Par contre, nous avons le devoir de dire que la qualité de la prise en charge des personnes âgées dépendantes à laquelle nous participons dans nos services et nos établissements n’est pas digne de notre pays. Il n’y a pas de réponse toute faite .Sans doute faudra t-il procéder par étapes. Mais il faut se fixer un objectif : Faire converger droit du handicap et droit de la dépendance. Une convergence par le haut, bien sûr. Pour marquer cette volonté, Je vous propose de commencer par le vocabulaire. Cessons de parler de dépendance et parlons de personnes âgées handicapées. Un petit pas qui en dirait long !
Denis GUIHOMAT