JOURNEE DE VALORISATION DES TRAVAUX DU C.S.T.S.(Conseil Supérieur du Travail Social) |
Le C.S.T.S. a organisé le 28 Juin dernier, une journée d’échange sur l’actualité du Travail Social, dans les locaux du CEDIAS, lieu d’étude, de documentation, d’expertise sur les politiques sociales (http://www.cedias.org). Isabelle VATINEL représentait l’ANCCAS à cette journée.
Le retour sur différents travaux a pu être fait. Les sujets abordés ont été riches en échanges et débats. Une synthèse de cette journée vous est proposée.
I – LE PARTAGE D’INFORMATIONS DANS L’ACTION SOCIALE ET LE TRAVAIL SOCIAL
Présentation des travaux faite par Mme Brigitte BOUQUET, Présidente
Mme BOUQUET a fait une synthèse du rapport remis à Mme la Ministre, Marisol TOURAINE.
Ce rapport répond à la commande de l’analyse de différentes formes de partage d’informations, dans le cadre des missions de travail social, des moyens à mettre en œuvre pour un développement de ces modalités d’intervention « dans le respect des règles de droit » et enfin, de faire les propositions « pour lever les obstacles aux pratiques de partage en vue d’apporter, dans le respect de l’éthique, des réponses permettant de mieux traiter les problématiques sociales ».
Le rapport comprend 3 parties :
1°) Rappel des différents contextes pouvant engendrer le partage d’informations
2°) Démontrer, dans des domaines différents ayant des logiques hétérogènes, les conditions et l’organisation du partage d’informations, les marges de manœuvre des acteurs, d’analyser les effets positifs et les problèmes que cela pose, et d’identifier les questions et les tensions que cela entraîne pour le travail social.
Pour cela, 9 domaines de l’action sociale et médico-sociale ont été analysés : protection de l’enfance, prévention de la délinquance, accès au logement, politique d’insertion sociale et professionnelle, intégration des migrants, prise en compte du handicap, violences intrafamiliales, accompagnement des personnes âgées, approche du territoire.
3°) Modalités concrètes du partage d’informations, évaluation, efficience, limites. La question majeure étant « au service de qui est cet outil ? ».
Des préconisations découlent de ces travaux. Une première série interrogeant sur la place et le rôle du partage des informations dans l’action sociale, rappelant tout d’abord sa finalité au regard de laquelle il en découle d’autres, portant sur les objectifs du partage d’informations, leurs conditions, leur nature et leur méthode.
La seconde portant plus spécifiquement sur la formation initiale et tout au long de la vie.
II – ETHIQUE TRANSPROFESSIONNELLE, INSTANCES ETHIQUES, CONSENTEMENT ECLAIRE
Travaux réalisés dans le cadre de la commission éthique et déontologique du CSTS.
Cette commission a été conçue en 1982, dans le cadre des grandes orientations sur le travail social. Elle émet des avis sur différents sujets, par exemple, conduite de réflexion sur la mise en place d’une charte dans le cadre du CISPD.
Les travaux en cours s’articulent sur l’exercice professionnel qui est au cœur de l’éthique, le droit, la technique et la déontologie.
3 Objectifs
– développer une éthique transprofessionnelle afin de favoriser le partenariat
– développer des instances et des espaces éthiques sur le terrain (banque de données, échanges coopératifs)
– proposer un projet d’avis sur le consentement éclairé (en mettant l’usager au centre de la problématique)
Mr François ROCHE est le coordinateur de ce groupe. Contact pour plus d’informations : DGCS-CSTS@social-gouv.fr, ou questionnements au : comethiqueCSTS@gmail.com
III – PARTICIPATION DES USAGERS : DISCOURS ET USAGES EN 2013
1°) Présentation faire par Mr Vincent MEYER, professeur d’université Lorraine.
La table ronde organisée sur ce sujet a abordé 5 points de vigilance :
– la notion de performance au travail
– les violences liées aux prises en charge institutionnelles
– le référent unique
– le décalage entre la pratique et la législation
– la situation des 18/25 ans
2°) Retour sur expérience pilotée par la FNARS, Mme Geneviève COLINET
Un collège de personnes accueillies a été constitué au sein des conseils d’administration, appelés comités de pilotages « usagers ».
Quelques pistes de réflexion se sont dégagées :
– Comment prôner la participation des usagers dans les établissements et les services ?
– Comment doter ces différentes formes de participation (moyens, temps, etc…) ?
– Quelles évolutions de ces dispositifs de participation ?
L’objectif étant de veiller à ce que l’usager ne soit pas considéré comme « mascotte » du dispositif et que chacun se sente ou redevienne citoyen.
IV – ETATS GENERAUX DU TRAVAIL SOCIAL – INTERVENANTE Mme Sabine FOURCADE, DGCS
La conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale a mis en lumière une évolution de la demande de travail social, liée aux évolutions des politiques sociales.
– Remise en cause de la posture traditionnelle des professionnels avec des attentes de plus en plus nombreuses et parfois contradictoires.
– Des organisations de travail et des pratiques de management pas toujours adaptées.
– Un risque d’isolement des travailleurs sociaux, source de repli et d’usure professionnelle.
– Un risque de malentendus sur les responsabilités des travailleurs sociaux, dans la mise en œuvre des différentes politiques sociales.
Ce constat a conduit à faire de la refonte du travail social un axe important du plan pauvreté et de lancer les Etats Généraux.
Dans ce cadre, les Etats Généraux du travail social seront nourris par les diagnostics et les travaux, ou les propositions, construits préalablement dans le cadre des assises territoriales qui se dérouleront de l’automne 2013 au printemps 2014.
Ces états généraux ne doivent pas être des actions « sans lendemain ». D’où la mise en place d’un calendrier précis et d’une dénomination d’acteurs.
Il s’agit de mettre en valeur des pratiques existantes et de s’en inspirer â « pratiques inspirantes ».
Des aller-retours entre les territoires et une réflexion nationale permettront la mise en place d’actions permettant d’inventer le travail social du 21ème siècle.
Une co-construction avec l’usager sera favorisée afin :
– de mettre en place des dispositifs de consultation
– d’accompagner le changement des pratiques sur le terrain. Le travailleur social ne sera plus dans une posture « d’expert » mais « d’accompagnant ».
Le travailleur social n’est pas simplement celui qui met en œuvre les politiques sociales ; il se doit de participer à la conception de ces politiques.
La logique de territoire doit atteindre des dimensions qui touchent le développement de la vie des citoyens.
Calendrier de la démarche
Jusqu’en Août 2013 â Etat des lieux
Septembre à Décembre 2013 â 3 territoires pilotes
Janvier à Avril 2014 â 6 assises territoriales
Juin 2014 â Etats généraux du travail social (synthèse, échanges, conclusions)
Les objectifs des assises territoriales sont :
– Associer pleinement les acteurs de terrain à l’élaboration d’un diagnostic ascendant et des propositions d’actions
– Impulser des dynamiques territoriales qui perdurent au-delà de la clôture de la démarche
– Formaliser des propositions qui alimentent les états généraux
V – LA COOPERATION ENTRE LES ETABLISSEMENTS DE FORMATION PREPARANT AUX DIPLOMES DE TRAVAILLEURS SOCIAUX ET LES UNIVERSITES
Propos de Marcel JAEGGER, présentation du rapport de synthèse
Le rapport développe les thèmes suivants :
– Analyse historique de la question de coopération
– Ancrage du dispositif de formation des travailleurs sociaux dans le monde de la formation professionnelle
– Décalage dans la situation des formations sociales, d’une part, et le contexte européen d’autre part, par rapport aux réformes intervenues dans des champs connexes (DE paramédicaux…).
– Etat des lieux en matière de relation avec les universités
– Positionnement des acteurs
* UNAFORIS
* RUFS : Réseau Universitaire des Formations du Social
* CPNE (Commission Nationale de l’Emploi) de la Branche Sanitaire et Sociale
* Association des Régions de France
Enfin, 7 recommandations découlent de ce rapport :
– Achever le processus d’intégration des formations sociales dans le cadre L.M.D (Licence Maîtrise Doctorat)
– Développer des coopérations équilibrées avec les universités
– Favoriser et accélérer une nouvelle structuration de l’appareil de formation
– Instituer des liens forts entre formation et recherche
– Affirmer la place des établissements de formation dans les PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur)
– Le doctorat : un autre levier pour les coopérations
– Organiser un suivi et une évaluation des coopérations
Isabelle VATINEL,